Arrivée à l’aéroport d’Heraklion. J’arrive seul, car mon coéquipier
s’est blessé juste avant de partir, arf.
Il pleut des seaux. Giorgios, un ami de Nikiforos l’organistateur de
la compet m’accueille. Problème, sa voiture GPL a des problèmes
électriques surtout quand il pleut, et là, il y a 10cm d’eau
sur la route.
Au bout de 10km, la voiture est sur 3 cylindres, on fait ½ tour et
allons chez un ami qui lui prête un 4x4.
1h15 de route jusqu’à Anogeia [Anoia] 800m d’altitude où on dort,
puis Zoniana un peu plus loin où je dois manger avec tout le monde.
Bonnes discussions sur Le Pen, le ski, la mafia (Zoniana est la
plaque tournante du trafic de haschich de l’ile et à Amsterdam le
haschich de ce village est très réputé pour sa qualité !, « quand il
y a un feu de forêt à Zoniana, tout l’île rigole »).
A Zoniana, rencontre avec Nikiforos et tous les participants de la
compet Pierra Creta http://www.pierracreta.gr
Après le repas, direction l’hôtel où on dort à 5 dans une chambre de
3. Petite nuit.
08 mars, Pierra Creta
Réveil matinal à 6h30 (5h30 heure française). Petit dej, puis
transfert au départ en mini bus. Il fait super beau, au top par
rapport à la météo pourrie de la veille! On stoppe le bus vers
1250m, où on rencontre la neige. Le départ aura lieu à 10h30, le
temps d’emmener tous les participants (140), et que les équipes de
secours et de traçage de l’itinéraire soient en poste.
10h30 c’est le départ. Il fait chaud, super vue sur le Psiloritis
(ou Mont Ida) à 2456m.
Montée à une 1ere bosse, et descente. Remontée à une 2ème bosse sous
le cagnard. Il fait très chaud, puis les nuages arrivent. On ne va
pas au sommet du Psiloritis, mais finalement peu de regrets car la
vue est bâchée.
En haut de la 2ème montée, petit coup de Retsina et descente. 3ème
et dernière montée avant la descente par un couloir à 35-40° en
excellente neige jusqu’à l’arrivée.
Je suis en milieu bas de tableau, 1400m de déniv estimé, 4h environ
(pour 2h15 pour le 1er, Nikos ayant 7 Pierra Menta avec 40ème comme
meilleure place)
Arrivée sympa avec collation et des locaux venant nous voir (il n’y
a quasi aucun touriste l’été, encore moins l’hiver).
La neige est presque du névé : le sable la colore, la neige reçoit
donc plus de soleil et se transforme plus rapidement. Excellent ski.
Cette année, les quantités sont phénoménales : il a neigé 3,5m en 2
fois 2 jours mi janvier. A 1600m, il reste encore 2,5m d’épaisseur.
Teemu [Timou], finlandais vivant à Athènes et parlant français, avec
qui je suis, a fait ½ tour avant la fin, pas assez entrainé,
dommage.
Le soir, super repas à Livadia : salade tomate/fromage frais, pain à
l’huile, fallafels, brochettes d’agneau en énorme quantité, beignets
au fromage frais etc. Il m’explique que tout le monde est en noir
car si on a un cousin éloigné qui décède il faut être un mois en
noir, un frère 2 ans, mari ou femme toute la vie !, arf, le noir
influe sur l’esprit, et çà chauffe l’été, super les traditions !
Puis ensuite apparait un groupe de musique locale, et des danses
crétoises. Coucher vers 1h du mat. Petite nuit.
09 mars, refuge Kallergi
Rendez-vous à 10h. Au café, je discute avec Fritz Barthel inventeur
de la fixation lowtech. C’est un homme normal, ayant eu une idée
géniale qui a fait la fortune de Dynafit, mais pas trop la sienne.
Il nous dit que le concept de « ski tourisme » est réellement
nouveau, avec un super potentiel du coin.
Fritz est ici depuis une semaine pour du ski, et ne nous suit pas
sur les Lefka Ori la suite du programme.
Nous partons à 5 dans un 4x4 pour Hania [Quania]. Les orangers,
citronniers, cyprès, oliviers sont omniprésents. Arrivés au
centre-ville, nous déposons notre matériel dans un garage vide en
recherche de locataire, j’ai une pause de 2h pour faire du tourisme.
Je file visiter le vieux port mais pas le temps de voir les tombes
des Phéniciens, tant pis.
Un repas plus tard, nous partons à 8 dans un 4x4 pour le départ des
Lefka. Une heure plus tard, la neige est présente dès le départ à
1050m d’altitude (rare) après le village d'Omalos. Nous chaussons,
je suis avec 4 compétiteurs (dont Nikos, et Dimitra la seule fille
du groupe). Montée superbe avec quelques nuages. Nous arrivons à la
nuit au refuge Kallergi à 1680m d’altitude.
Le gardien, Christos, nous accueille, il est monté spécialement.
Refuge tout confort, avec chauffage, couvertures, repas. Plusieurs
groupes arrivent, et nous nous retrouvons à 25-26.
Nuit bonne mais courte.
10 mars, refuge Katsiveli
Il fait tout gris, puis brouillard. Nous commençons par une descente
(le refuge est sur une butte). Le brouillard arrive, et on se paume
un peu.
Un peu plus loin, on descend un petit couloir, mais la neige est
excellente. On rechausse à 1200m, et il se met à bien pleuvoir, dur
pour les peaux.
Plus haut, on se regroupe, mais 3 personnes décident de faire ½ tour
(dont Ané la 2ème fille du groupe), le rythme est trop élevé. Un peu
plus haut, Nikiforos a des problèmes de peaux détrempées (comme
tous), mais il a des peaux de rechange. Toujours gros brouillard.
Sous le sommet, le temps se déchire, et malheureusement nous voyons
Nikiforos encore tout en bas (ses 2 paires de peaux ne doivent plus
coller), il descend pour rattraper les 3 autres, mince.
Puis le temps s’améliore, et arrivons au soleil en haut du Melindaou
2133m, super vue au nord sur la mer Egée, et au sud sur la mer de
Lybie ; avec la gorge de Samaria qui descend d’une traite du sommet
à la mer de Lybie. "Better than sex" me sort un coéquipier.
Descente en super conditions. On repeaute vers 1800m. Relief
calcaire très caractéristique avec des sommets comme des dolines de
400m de dénivelée, unique en Europe, superbe.
J’arrive vers 15h au petit refuge de Katsiveli 1980m. Il n'est pas
trop tard, et, après une pause, je pars avec 5 personnes en haut du
Svourichti sommet voisin à 2356m. Christos, spécialiste du secteur,
nous entraine dans le couloir N. De la pente raide dans le secteur,
super. Bonnes conditions, neige un peu ferme mais très bonne à
skier. On repeaute pour regagner le refuge.
Soirée bien sympa, où tout le monde reste à sa place dans le refuge
(15 places pour 20 personnes). Discussions avec Giorgos spécialiste
grec des expés en Himalaya, Giorgos gardien de refuge vers la
frontière albanaise, Yannis moniteur de snowboard à Parnassos
station de ski grecque, George parlant français du fait de sa mère
libanaise.
Puis quelques verres de raki pour dormir. Petite nuit.
11 mars, final
Il a neigé 1cm dans la nuit, et il fait assez beau, mais pas assez
pour le point culminant Pachnes 2453m un peu éloigné en cas de
mauvais temps.
Nous partons donc pour le Svourichti visité hier. Final raide, neige
dure, il faut finir à pied. Certains, comme Kostas, n’ont pas la
technique de conversion à skis sur du béton, mais ils ont la méga
forme, donc pas de problème. Je suis dans le 1er groupe qui descend
dans une variante du couloir de la veille. Neige dure, faut pas
tomber.
On repeaute pour le sommet n° 2 Grias Soros 2331m, passages
escarpés, je mets les crampons. Nikos et son coéquipier me suivent à
skis, gros moral sur la neige béton exposée.
En haut du Grias Soros derrière les deux fusées, le mauvais temps
arrive. En fait je vois que ce sommet était facultatif, tant pis.
Je descends: neige béton + mauvais grip, faut faire gaffe. Puis je
rejoins tout le monde en bas vers un col.
Une traversée, puis descente à Mach 2 et il faut déjà repeauter.
On arrive en haut du Paspalomyti 2155m, mais il faut faire une
ultime traversée/remontée de 100m à un col, à gauche du Kastro 2219m
en glace.
Nous arrivons au col, lorsque nous entendons le tonnerre. 5 minutes
plus tard, l’orage est là, je suis avec le 1er groupe qui descend
200m se mettre à l’abri de la neige, du vent et des éclairs. Les
derniers sont bloqués en haut, impossible d’avancer, plus de visi
(et risque de se prendre la foudre). On les attend 30-45 minutes,
puis l'orage s'arrête et ils arrivent, ouf, un gars s'était perdu,
mais tout est bien qui finit bien.
On descend globalement à skis jusqu’à 1200m au refuge Tavri,
inespéré. Sous 1500m on skie dans la forêt, au top.
2km de piste plus loin, un 4x4 monte, c’est Christos le gardien de
Kallergi qui vient nous récupérer, super ! Il nous emmène 6km plus
loin dans une taverne d'Askifou où nous attend un gros repas et pas
mal d’alcool. Le repas s’éternise, puis les gens devant prendre le
ferry partent.
Dehors, il pleut des cordes, classique...
Puis je rentre avec un 4x4 à Hania. Arrivé au garage, j’apprends que
Nikiforos est encore en train de boire des canons en haut, et qu’il
vaut mieux que je dorme dans le garage, car à côté du bus pour
l’aéroport demain à 5h. J’essaie de me laver sous un robinet d’eau
froide à la frontale, mais pas très motivé.
12 mars
Mini nuit, puis bus, avion pour Athènes et Paris, train, puis
douche.
L’accueil crétois fut réellement au top de ce super séjour, Yassas.
- Jusqu'à début avril, il n'y a pas de vol direct Europe-Crète. Seul
Paris a des vols tous les jours via Athènes, et Genève un jour sur
deux.
Via Aegean Air pour Hania ou Heraklion (140km entre les deux), skis
gratuits.